mercredi 26 août 2015

Chennai




Dans la chaleur étouffante de la ville de Chennai, empruntant une longue artère de Triplicane, je me retrouvais face au village de pêcheurs donnant vers la mer. Sur la plage, des pêcheurs en pleine conversation Tamoul démêlent des filets. J'observais sous une lumière aveuglante les gestes répétitifs de leurs orteils qui tendent le filet avec rapidité et font glisser le fil dans les trous épars. Puis,  pivotant sur moi même, je découvrais des habitations. Des bidons-villes, probablement un peu comme  ceux qu'a connu Mère Térésa. Je me tenais  face à ces logements sous une chaleur écrasante. Le sable fin, blanc renvoyait une éblouissante clarté. Je n'étais pas dans un rêve, mais bien au cœur de la réalité, si poignante. Sur le fronton du mur d'une maison abandonnée, un corbeau solitaire. Un peu plus loin, profondeur du champ visuel au travers d'une fenêtre vide, des cordes sont tendues avec du linge pendu. Au sol, des déchets, sacs plastiques, bouteilles et bien d'autres choses. Sur le mur à côté du transformateur le portrait de l'acteur que l'on trouve partout en pays Tamoul, celui qui s'appelle Staline.








                           « L'extrême pauvreté vide progressivement l'homme de son humanité »   
                              Mère Térésa.

mardi 4 août 2015

Tamil-Nadu Printemps 2015



Chennai vu du Rickschow 




Chennai sur le trottoir dans Triplicane


samedi 1 août 2015

Tamil-Nadu Inde Printemps 2015



Maduraï le Vaïga

Maduraï, je suis sur la rive droite longeant le fleuve Vaïgai qui s'écoule d'ouest en Est, et s'épuise avant d'arriver dans le delta de Palk.
Nous sommes en Février, l'eau a déserté son lit sauf par quelques endroits éparses. Il est de bonheur ce jour là , une belle lumière rasante vient frapper ce paysage désertique. Un enfant au loin s'avance vers une anse d'eau, instant rapide qui m'a rappellait Kertesz dans ses premières photographies Hongroises l'homme au violon avec un enfant nu marchant devant.


dimanche 19 juillet 2015

Musée arts du Grand-Hornu été 2015







Grand Hornu,
Architecture du 20 ème siècle à l'image de la déshumanisation froide et sans apparence de vie. Comme une arène Romaine, ici, tout est adapté pour que le travail de l'industriel soit rentable. Des arcs romans  en brique, recouverts de béton, une cheminée s'élève et puis plus rien : que le vide avec des colonnes en béton nu. Juste un quart du chapiteau tient en équilibre. Un couple marche sur lherbe. Des fenêtres verticales avec des rideaux fonctionnarisés se dressent à la lumière. Une sculpture au milieu se dresse au milieu du terre-plein central. Des jeunes filles dans la salle aux battements du cœur avec une ampoule s'affolant  au milieu de l'installation disent: "c'est super agréable", pourtant, c'était un peu angoissant avec ces cadres noirs aux cimaises. Puis nous montons, des rideaux avec des yeux nous observent dans un labyrinthe de regards qui s'étendent à l'infini. Une veste avec des ampoules bleues est accrochée au mur. La salle des pendus où des manteaux noirs suspendus tournent éclairés par de faibles ampoules. Je me sens un peu comme dans le manège du train fantôme, des cercueils passent. Étrange impression : quelqu'un me touche, me frôle, puis plus rien, je continue dans cet enfer de cintres noirs qui bougent sans brise. C'est le silence de la mort. La faux, oups ! J'ai touché avec mon crâne un cintre, j'espère que je n'aurai pas de nouveau la gale. Je suis devenu une ombre parmi les ombres. Oh! des boutons dorés, un manteau qui marche sans personne et caresse le sol. Ou suis je?  Un terril de manteau noir ; Alice dans les profondeurs du borinage, un univers qui m'absorbe en un temps record. Après,  c'est la porte de sortie qu'il me faut pousser afin d'arriver au grand soleil, résurrection.... Eternuement après l'éblouissement.
Un arbre pousse à l'horizontal, c'est une sculpture de Penone en un jardin public vide  d'humanité. Je me trouve dans la Rome antique avec ces colonnes romanes et ses briques rouges industrielles du 19 ème siècle, une étrange sensation. C'est comme-ci je regardais l'Annonciation de Fra-Angelico, avec Marie et l'ange Gabriel en moins. Un bouleau s'est affranchi dans l'ouverture du ciel. Carré liturgique tenu par quatre colonnes protégeant un autel absent, celui de la descente dans les profondeurs du terrier creusé par des mains d'hommes. Liberté de cet arbre défiant l'architecture à dix mètres de hauteur sur un ciel bleu sans tache. Je continue vers la fontaine, trois boules duveteuse par terre une bleu, une verte, et une bleue plus claire. Un peu plus loin, des dalles en inox pivotent sous le poids de l'eau qui, composent un grand rectangle, c'est la fontaine des muses avec la voix de Sue Hélène qui s'amuse à faire des selfis sous un dais de platane. C'est déjà l'automne ?  Non, la chaleur est intense sur la place chauffée au soleil estival. Une place avec à son angle une longue cheminée ronde de briques, et à son faîte un bouleau couronnant se site industriel, marquant bien la fin d'une exploitation minière et son devenir muséal  alors que la nature haut perchée a repris sa force.
Merci à Christian Boltanski pour ce moment inattendu et tellement juste avec ses boîtes de biscuits métalliques rouillés et quelques portraits parsemés.

Juillet 2015 au Musée des Arts Contemporains de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Grand-Hornu 


jeudi 9 juillet 2015

Sango District de Madurai Printemps 2015















Outchépatti printemps 2015













Ici, le dépouillement est complet, un lit, les photographies anciennes réalisées en studio, qui sont l'ossature familiale et quelques Sami Padam.   

mercredi 1 juillet 2015

Tandjore Tamil-Nadu








District de Madurai Jeudi 19 Février






En arrivant à Pondicherry, j'ai été attiré par les figures géométriques dessinées sur le sol avec un mélange de poudre de riz et de chaux. Ces figures, chaque jour, sont différentes et, de ce fait, éphémères. Nous les trouvons partout, c'est le kolam que l’on prononce ainsi : kolomb.

Dans le village de pêcheurs de Pondycherry, le matin à 6 heures, la lumière est ambrée. Une femme vêtue d’un sari vient d’humidifier le sol en terre battue, d’un doux coloris ocre. Elle dépose ensuite des points blancs sur ce sol. La lumière du soleil levant se fait plus rasante et renforce la couleur blanche de la farine de riz qui s'écoule de la paume de sa main droite vers le pouce, l'index et le majeur. Chaque point déposé sur la terre sera relié et constituera après un long moment de travail une figure géométrique au préalable parfaitement conceptualisée. Cette géométrie change tous les jours et attire la déesse Lakshmi, épouse de Vishnou. Elle apporte protection, fertilité, bonheur dans la maison. Il s'agit de conserver cette protection, de la vivifier. Comme le temps s'écoule et fait disparaître la forme créée le matin, le rituel est recommencé quotidiennement. Le soir, traditionnellement, deux lampes à huile sont allumées à l'entrée de la maison pour incarner et vivifier la présence de la déesse.


Le seul moment ou cette pratique est interrompue est celui d’un deuil dans la famille.

Maduraï Tamil-Nadu Inde Printemps 2015

Ganesh

Vue de la petite maison avec nature morte


Vézelay Automne 2013

La fenêtre de Bréma Pondycherry





Vue de la bibliothèque de l'Institut Français de Pondycherry






Pondicherry le vendredi 23 janvier 2015

« Le champ visuel de la divinité sont les fenêtres ajourées, percement de trous où la divinité peut se déployer. »

" De la maison à la ville en pays Tamoul". De Jacques Gaucher


Ces fenêtres laissent filtrer la lumière, un peu comme le principe du sténopé. Petites, rectangulaires, n'offrant que peu de clarté. Leurs structures sont des ossatures constituées de petites volutes internes qui reprennent des symboles divins et laissent passer les rayons solaires. La source lumineuse principale étant la porte d'entrée avec son thinnai, les fenêtres ne sont que des appoints pour la cuisine ou autres pièces si il y a.